30 août 2016

Le commérage au Cameroun: ce « tueur » silencieux

Elle–  «Gars, c’est graaave! Tu sais qu’on m’a dit que, ta voisine prostituée a dit que, ton ami Franc Mâcon, aurait dit que, ta collègue lesbienne là a dit que…Eyenga ton ex copine panthère là, sort maintenant avec le laid taximan, dur et chiche qui vit  à Mvog Ada?

Lui–  ékiéé, ma copine! Ne me dit pas! Comment elle peut faire ça, elle aussi! Les hommes sont finis ici dehors? Elle a vu quoi sur lui éh. Un gars qui ne m’atteint même pas à la cheville hein? Donc c’est pour ça qu’elle m’a barré oh? Vraiment hein, les filles avec l’odeur du carburant, iiich!»

Voilà en fait comment les adeptes du commérage, ou plutôt les « kongossistes », commencent toujours tous leurs histoires hein! Qui n’a donc jamais été victime de tels racontars? Assurément personne! Ah oui, le commérage, ou si vous préférez, le « kongossa », comme on le dit au Mboa, est donc cette peste , ce faux bruit, cette invention malveillante que certains individus colportent, pour discréditer d’autres personnes. Il  fait tant de ravages dans nos relations humaines.

Des femmes entrain de rire d'un "kongossa" certainement...
Des femmes certainement entrain de rire d’un « kongossa » …

Il est devenu au Cameroun, une arme de destruction massive, vile et abjecte, employée par les envieux, les esprits bas et petits, les sans scrupule, les jaloux, les méchants, les mécontents, les frustrés, contre ceux qu’ils détestent et haïssent, et parfois sans raisons oh. On lui a même déjà trouvé tous les synonymes possibles au Mboa : cancan, kongossa, karambanie, missossi, tchotcholi…

Le commérage au Cameroun a donc atteint des proportions terribles. Il va même bien au-delà de simples « on-dit ». Il déploie fortement une réelle volonté de nuire, de faire souffrir, de rabaisser l’autre. C’est une sorte de crime sans armes, un assassinat psychologique conscient et calculé.

Ceux qui calomnient ou commèrent vont donc utiliser des forfaitures qui consistent à laisser croire ou envisager des choses qui ne sont pas vraies, des attitudes imaginées, des actes attribués sans preuves. Et tous les jours, combien de victimes, combien de « cadavres », combien de dégâts directs ou collatéraux, mon Dieu?

  • Avec les réseaux sociaux, le mal s’est alors empiré…

Avec l’arrivée des nouvelles technologies et des réseaux sociaux, la mondialisation, la rapidité des communications, ce phénomène s’amplifie terriblement dans notre pays et s’est empiré.

Il suffit de quelques minutes, pour qu’un fait divers banal et infondé quitte le Cameroun, fasse le tour de la planète et soit connu par des millions d’internautes ou de smartphonistes en quelques minutes! Ah facebook, WatsApp, Viber, Twitter quand vous nous tenez !

  • Objectif: la recherche du buzz…

Ainsi, pour captiver le plus grand nombre de personnes, informer au plus vite, sans prendre les distances utiles de la vérification des faits et des données, les « kongossistes » se lancent dans une course effrénée du «BUZZ» .

Vous verrez alors dans la presse, dans les réseaux sociaux, des titres accrocheurs que ces malfaiteurs sortent, mais trop souvent en décalage total avec le contenu carrément vide. On appâte, on ferre et on insulte autrui comme on veut…Et on finit par mélanger, la vie publique et la vie privée d’honnêtes citoyens…

 

Femme devant un "kongossa" c'est sûr...
Femme devant un « kongossa » c’est sûr…

Un commérage peut donc passer du léger petit vent à l’énorme tempête en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Je me demande finalement à qui profite même souvent le mal. J’ignore carrément même ce qu’il vise réellement.

Comme c’est insupportable, innommable, lâche, et dégradant d’en user…Et curieusement, les hommes sont de plus en plus les maitres de telles bassesses indigestes. Les femmes leur ont passé le relais, assurément.

Mais, je pense sincèrement que si ces personnes malsaines, ces « kongossistes » en mal de reconnaissance et de survie, n’étaient pas relayées par une clientèle passive, elles se tairaient définitivement et ne parleraient plus !!! Mais comme il y a des gens qui les écoutent et les encouragent, bien dommage!

 

  • Le Commérage: un « tueur » silencieux pratiqué par les « pauvres d’esprit »…

Tous les jours, dans les rapports les plus intimes, pour les motifs les plus futiles (quelquefois, même, sans motif aucun), l’arme empoisonnée qu’est le « kongossa », tenue par les méchants, les jaloux, les êtres faibles et nuls, est dirigée contre quelqu’un et à qui, il cause mille ravages.

Il commence toujours par un racontar, une incrimination qui, au fur et à mesure qu’il s’éloigne de son point de départ, se mue en affirmation gratuite, puis en accusation mensongère. De bouche à oreille, le bruit, faible d’abord, ne tarde pas à devenir un tonnerre. Alors, il devient irrémédiable. Et le plus terrible, c’est qu’aucune preuve, ne peut être fournie par le propagateur de ces ragots…

C’en est donc désormais fini pour le calomnié. Il verra ainsi toute sa vie empoisonnée par la flèche venimeuse qu’un criminel « kongossiste » lui aura lancée et que la stupide crédulité et la lâche passivité des autres auront ancrée en lui.

  • Que de mal il fait, ce commérage! Un vrai crime, le Kongossa…

Et finalement, à cause du « kongossa », des gens d’honneur, de droiture et d’abnégation sont tous les jours détruits au Cameroun par une simple déclaration souvent non fondée.

Les calomniés s’en sortent totalement alors meurtris, broyés et sanguinolents. Ils connaissent donc toute l’amertume, les reniements, la douleur de se voir ainsi trahis et salis. Et l’horrible, c’est l’indescriptible souffrance qu’ils subissent en se sentant injuriés, humiliés, suspectés, même dans les actions les plus nobles et les plus désintéressées.

Car la mentalité des Camerounais « kongossistes », consiste justement à avilir et à dégrader leurs victimes. Ils prennent ainsi du plaisir à voir ceux-ci souffrir. De vrais sadiques, ces gens! Beurk!

le commérage lui aussi détruit et attriste...
Le commérage lui aussi détruit et attriste…

 

Et c’est là une constatation que je peux faire personnellement sans crainte d’être taxée d’exagération : le commérage est un véritable crime au Cameroun. Il est la cause de grands et terribles drames. Et c’est assurément la calamité qui a, à son compte, le plus grand nombre de victimes dans notre pays ci, onong!

  • Et pourtant, il faut que ça cesse…

Bon, malheureusement, certains ont érigé le commérage, et ses jumeaux que sont: la calomnie, l’allégation, le débinage, la délation, le dénigrement, la dénonciation, la détraction, la diffamation, l’imposture, l’infamie, l’injure, l’insinuation, l’invention, la malveillance, la méchanceté, la médisance, le mensonge, la perfidie, le ragot, la traîtrise… en norme et en activité « professionnelle ».

Pourtant chers Camerounais, chères Camerounaises, Il faut travailler de toutes nos énergies à enlever de nos mœurs cette dégradation des autres. Pour cela, il nous faut habituer les gens à la franchise et à la vérité. Il nous faut, toutes les fois que nous le pourrons, arrêter net le commérage et la calomnie à leurs débuts.

Quand nous entendons quelqu’un lancer une accusation contre un autre, forçons l’accusateur à confirmer ses dires devant celui qu’il veut accabler. Demandons, exigeons des preuves formelles, sinon, n’hésitons pas à le flétrir, à le chasser à coups de gourdins et à s’écarter de lui comme on s’écarte d’un pestiféré, ou d’un mouchard. Car le « kongossiste » est un criminel.

N’accueillons pas les racontars, ne ramassons pas les accusations à la légère. Disons-nous bien que celui qui, voyant se perpétrer un crime ne fait rien pour l’empêcher, devient aussi criminel que l’auteur du crime. Et mettons-nous bien cette pensée dans la tête : celui qui calomnie est l’être le plus vil, le plus lâche, le plus ignoble, le plus abject et le plus criminel qui puisse être autour de nous. Il faut donc s’en méfier!

  • Parce que seule la vérité vraie paye…

Et pour arrêter à jamais le règne infâme du commérage autour de nous, faisons donc de la franchise et de la vérité des devoirs dans nos relations humaines. Nous aurons alors par là, bien travaillé pour l’avènement d’un Cameroun dans lequel l’honnêteté et la loyauté seront les principaux piliers de la fraternité entre tous les Camerounais.

Au Mboa, nous sommes vraiment formidables…

Fabrice NOUANGA

Contact WhatSapp: +237-694-658-721

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Commentaires

Joséphine ebena
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Cette histoire de commérage est sérieuse dans notre cité ; vraiment Fabrice tu as l'œil !! Certaines personnes en font même un véritable pointage car lorsqu'elle veux obtenir quelque chose chez quelqu'un, la meilleure approche c'est d'inventer une histoire mensongère . Franchement hein sa ne vaut pas la peine ici chez nous puisque les hommes ont décidé de devancer les femmes, c'est grave!!! Avec les réseaux sociaux même alors eheh on n'en parle pas on vois de toutes les couleurs . les gens se préoccupent de plus en plus des vies des autres on dirait que ce que l'on appelle " la vie privée " a perdue son essence . ah tout se melange les murmures, le kongossa et tout ce qui va avec se développent parce que les gens ne craignent pas Dieu . mais un jour un jour chacun tiendra Sa langue!!! Ou bien.....