Quatre choses inutiles à bannir par les Camerounais à Noël

Article : Quatre choses inutiles à bannir par les Camerounais à Noël
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27 décembre 2016

Quatre choses inutiles à bannir par les Camerounais à Noël

Noël 2016 est donc rentré en gare. Toutefois, je me permet de faire un tout petit retro-pédalage en arrière, pour livrer deux ou trois constats sur cette fête au Cameroun; une fête devenue plus ruineuse que religieuse. Évidemment, à cette occasion, les Camerounais comme à leur habitude, exagèrent dans certaines choses que je trouve absolument inutiles et sans intérêt.

 

J’ai rendu visite à quelques familles amis et la réalité faite, était la même: chez nous, le côté festif a carrément pris la place d’une commémoration pourtant chrétienne. Je crois même dur comme fer que Noël au Cameroun est une fête païenne. En fait, ceux qui la célèbrent avec fast, sont de moins en moins des Chrétiens confirmés et pratiquants. Ils ont fait de Noël une fête du « péché ». Et pourquoi? Voici quatre dépenses inutiles et évitables qu’on doit absolument bannir au Cameroun à partir de Noël 2017.

 
1- LE SAPIN, UNE IMITATION SERVILE ET MOÛTONNIÈRE
À Noël, les Camerounais ont curieusement adopté le sapin comme les Blancs. Et pourtant, c’est une tradition des pays tempérés et froids. Chez nous ici, avec notre soleil tropical, que vient donc vraiment faire ce truc, qui a tous les soucis à pousser sur nos terres harides et sèches? Et puis même, combien de nous connaissent la symbolique d’un sapin?  Mais, curieusement, comme des « moutons », chacun veut s’en procurer  à tout prix, pour faire comme le cousin Blanc.

Ne pouvant parfois pas trouver le sapin naturel, on s’est versé sur l’artificiel chinois, qu’on s’arrache comme de bouts de pain. Ceux qui veulent rester bio, se jettent tout de même sur les petits bananier et autres minuscules arbres qu’ils transforment curieusement en « sapin géant ». Quel est même le but? Je cherche toujours la réponse.

 

Et je ne vous parle pas alors des boules de Noël, des guirlandes et autres jeux de lumières qui vont avec hein. C’est la totale. Chacun décore comme il peut. Et quand vous entrez à Noël chez quelqu’un, un de ces vacarmes assourdissants vous accueille au point de vouloir vous faire fuir. Des chansons de Noël sont scantées sur ces sapins artificiels, on dirait un concert artificiel.

Un sapin artificiel, décoré bizarrement…

 

2- AH LES JOUETS, EVIDEMMENT CES FAUX JOUETS
Ici alors, c’est grave. Les jouets dictent leur loi pendant la fête de Noël au Cameroun. Ils sont de tout genre. De millions de jouets chinois sont vendus chaque année. Apparemment c’est le business qui passe le plus après celui du sapin. Les enfants font des listes au père Noël et comme on le sait, s’il est vieux, il sait très bien les lire. Sauf que chez nous le père Noël n’offre rien. Il vend tous ses cadeaux. Et les parents s’alignent donc sous le soleil à longueur de journée, pour justement acheter à leurs enfants, soit une poupée, une voiturette, un masque, un avion, le tout chinois hein.

Des jouets qui au finish ne servent à rien, sinon à abrutir et à salir. Leur durée de vie est généralement de 24h maxi. Et pourtant, de faramineuses sommes d’argent sont jetés dans ces machins inutiles, sans trop savoir quel est réellement l’objectif pour ces parents, à se les procurer pour leurs enfants. Comme si l’enfant Jésus avait lui même un jouet hein. Foutaises.

 

3- LA BOUFFE, UN MOMENT CLEF ALORS.

 

Au Cameroun, Noël n’est rien sans la nourriture. C’est indéniable. Sommes nous donc trop gourmands? Je ne sais pas. Est-ce là seule occasion pour « bien » manger? Je l’ignore.

Je sais juste qu’à là fête de Noël, la question de la nourriture est l’une des plus essentielles pour nous. Elle taraude ceux qui en sont privés, quand bien même leur budget alimentaire ne fait qu’exploser. On fait tout pour manger comme si c’était le dernier jour sur terre.

À Noël, il apparaît clairement que les Camerounais sont voraces, boulimiques, et même insatiables. Sur la table, le ndolé rivalise avec le poulet. Le porc se bat contre le Mbongo. Le Michoui discute la place avec le condrè. Il faut bien que chaque plat se retrouve ce jour là au menu. Et que chaque région soit bien représentée. Et justement à Noël, on dépense tant pour se nourrir. Dieu seul sait pourquoi.

Les régimes amaigrissants sont d’ailleurs rompus. Bienvenue les kilos et les gros ventres. Eh oui, à Noël, les Camerounais mangent. Ils mangent même trop. Les montagnes de nourritures se forment dans les plats comme des Himalaya. Tous les mélanges sont permis. Conséquence, le lendemain, les indigestions atteignent les records guinness inimaginables. Tout ça pourquoi éh? Hum.

Tel qu’on mange à Noël chez nous…

 

4- L’ALCOOL, LE MUST INUTILE DE LA FÊTE
Un Noël réussi au Cameroun aujourd’hui est celui où la bière a coulé à flots. Aussi, entend-on souvent dire « nous avons bu beaucoup de bières à cette fête hein. Donc c’était un succès total ». Minalmi. Que vient faire autant d’alcool chez les chrétiens?

Imaginez donc de gros flocons de nourriture qui tombent en rafale, les lumières et les décorations qui scintillent, les enfants qui jouent et les adultes réunis entre amis ou en famille pour célébrer, manger… et bien sûr trinquer!

En effet, à l’occasion des fêtes de Noël,  bons vins, spiritueux, digestifs et bières font partie des menus festifs, réceptions et traditions les plus présents. Synonyme de plaisir gastronomique, convivialité et réjouissances, boire de l’alcool à Noël au Cameroun, sans modération et jugement, s’intègre parfaitement dans l’effervescence du temps de cette fête! On boit ainsi énormément d’alcool et ses effets non bénéfiques pour la santé n’intéressent personne. On s’en moque.

Ainsi, porter un toast à Noël, déguster un grand cru pour rehausser la traditionnelle dinde farcie et siroter un BlackLabel pour accompagner les petites douceurs sucrées, n’ont curieusement rien de malsain… à condition de ne pas en abuser disent les disciples de Bakus.

Pourtant, au-delà d’un certain seuil, les bienfaits s’estompent et les risques de problèmes de santé augmentent. Même si cumuler quelques consommations en une seule soirée bien arrosée n’est pas conseillé, « lever son verre » au temps des fêtes n’est pas interdit, à condition que cela ne devienne pas une habitude chretienne.

 

 

LES CAMEROUNAIS FÊTENT DONC SI MAL NOËL.

 

Contrairement aux pays occidentaux où la tradition de Noël est beaucoup plus ancienne, le Cameroun comme beaucoup de pays colonisés d’Afrique hérite de cette manifestation avec la décolonisation. Notre Pays est l’un de ceux où on retrouve beaucoup de chrétiens, un peu trop même.

Noël y est associé à la naissance de Jésus Christ, le père de la chrétienté. Mais avec la mondialisation des échanges culturels et la laïcisation de la société, les festivités liées à Noël ont progressivement pris un caractère plus profane et familial et sont de plus en plus déconnectées de l’interprétation même de cette fête.

À Noël, l’alcool coule à flots…

Quand les Camerounais banniront ces choses inutiles et sans intérêt de la fête de Noël, on parlerait alors d’une fête chrétienne. Sinon, jusqu’ici je trouve qu’elle reste totalement une fête…païenne.

Joyeux Noël tout de même!

Fabrice NOUANGA

 

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Commentaires

Benjamin Yobouet
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haha, sacré Fabrice !

Josephine ebena
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Je suis de tout coeur avec toi Fabrice!!!