Comment rédiger un billet sans fautes d’orthographe ? – première partie

Article : Comment rédiger un billet sans fautes d’orthographe ? – première partie
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12 août 2017

Comment rédiger un billet sans fautes d’orthographe ? – première partie

Tous les jours, nous rédigeons des billets, de très beaux billets d’ailleurs. L’écriture est fluide, la pensée claire comme de l’eau de roche et les idées se conçoivent très précisément. Aucun problème de compréhension en vue. Tout semble net. Puis, tout d’un coup, c’est le doute. Faut-il mettre un «s» ou un «x» ? Est-il besoin d’accorder le verbe ou doit-on le laisser tel quel ? Comment accorder les verbes pronominaux ou encore les noms composés ? Quand faut-il mettre un trait d’union ou un accent ? Vous regardez à droite, vous vous regardez à gauche. Puis, vous hésitez.

Ce tutoriel est la solution. Il vous fournit quelques règles orthographiques essentielles pour produire dorénavant des billets sans coquilles. Certes, il est très difficile parfois de se repérer dans le dédale des règles de la langue de Molière. Soucieux de répondre aux questions d’orthographe qui empoisonnent plus d’un billet au quotidien, je reviens ici sur ces petits pièges qui constellent cette langue, parfois si complexe. Lisez-le posément. Prenez tout votre temps.

1- Les homophones

Les homophones sont ces mots qui ont la même prononciation mais une orthographe carrément différente.

Voici quelques exemples :

  • « Au temps pour moi » et « Autant pour moi »
    En effet, « Au temps pour moi » vient de l’armée et s’emploie pour exprimer la reconnaissance d’une erreur de la part du locuteur. Exemple : « Au temps pour moi, je me suis trompé, désolé. » 
    « Autant pour moi »  par contre, est relatif à une quantité : on demande la même chose pour soi-même, la même bière, le même plat…
  • Cession / session
    Veillez à distinguer la « cession », terme juridique qui vient du verbe « céder », de « session » qui définit une séance, une période. Exemple : « La session des examens est terminée. » « Il est autorisé à faire cession de ses biens à l’Etat. »
  • Empreint / emprunt
    Empreint, qui signifie « marqué de », est le participe passé du verbe « empreindre » et s’écrit donc avec la même orthographe. Il n’a aucun rapport avec le nom emprunt, synonyme de prêt et qui découle du verbe « emprunter ».
  • For / fort. L’écriture de fort avec est la plus courante : elle est valable pour le nom (un château) et l’adjectif (solide, résistant…). Dans l’expression « fort de… », on accordera en genre et en nombre avec le sujet auquel il se rapporte. Par exemple : « Forte de son expérience, elle mit très peu de temps à réaliser l’exercice. » En revanche, dans l’expression « se faire fort de », fort est invariable. For par contre,  s’utilise uniquement dans l’expression « en son (mon) for intérieur ».
  • Sain / saint / sein / seing… On différenciera l’adjectif « sain » – en bonne santé (« ils sont sains et saufs ») – de son homophone « saint », synonyme de « vertueux » ou « sacré », du nom sein (la poitrine), utilisé dans les expressions (« au sein de » ou « en son sein ») et de « seing », synonyme de signature peu usité comme dans « sous seing privé » (pour un acte qui n’est pas réalisé devant un officier public) et « blanc-seing » (feuille blanche signée donnée à une personne pour qu’elle la remplisse à sa guise – au figuré « donner carte blanche »).
  • Anal et annales… L’adjectif « anal » concerne tout ce qui est relatif à l’anus et « annales » (nom invariable) est un ouvrage qui rapporte des événements année par année (je vous conseille donc de faire attention !)
  • Différant, différent et différend… « Différant » est le participe présent du verbe différer, « différent » est un adjectif verbal et « différend » introduit l’idée d’un débat ou d’une contestation.
  • Haler et hâler… « Haler » signifie « tirer avec effort à l’aide d’une corde » et « hâler » prend le sens de « brunir » en parlant du teint de la peau.
  • Marocain et maroquin… « Marocain » est l’adjectif de Maroc, le « maroquin » est un cuir de chèvre.
  • Prémices et prémisse… « Prémices » (nom invariable) désigne les premiers produits de la terre alors que « prémisse » désigne les deux premières propositions d’un syllogisme.
  • Tort et tord… « Tort » indique une faute alors que « tord » vient du verbe tordre.
  • A l’attention de, à l’intention de… Lorsqu’on souhaite adresse un courrier, un mail ou une note à une personne, on utilise la formule administrative « à l’attention de », pour marquer que l’on attire l’attention du destinataire et que l’on requiert toute son attention. « A l’intention » de, signifie « en l’honneur de », « pour que la personne en bénéficie ».
  • Être gré ou savoir gré… L’expression par laquelle on exprime sa reconnaissance est « savoir gré » (à quelqu’un) de quelque chose. De ce fait, on n’écrit pas « je vous serais gré » mais « je vous saurais gré »…

La liste est loin d’être exhaustive. Il existe en fait une kyrielle d’homophones qu’il convient de maîtriser pour soigner son orthographe, tout autant que le sens de ses propos.

 

2- Les pléonasmes

Petit rappel: un pléonasme est un redoublement dans une expression qui revient à dire deux fois la même chose.

Exemples récurrents: Apanage exclusif, au jour d’aujourd’hui (on dit « à ce jour » ou « aujourd’hui »), collaborer ensemble, comparer entre eux, monopole exclusif, monter en haut, panacée universelle, prédire l’avenir, prévoir à l’avance, reculer en arrière, tri sélectif, une heure de temps…

 

3- L’accord du participe passé

Le participe passé d’un verbe employé après « être » s’accorde toujours. Indiscutable.

Exemple : « Des mangues seront cueillies. »

Par contre, celui employé avec « avoir » ne s’accorde qu’avec le complément d’objet direct (COD) lorsque celui-ci est placé avant le verbe. Sinon, il reste invariable.

Exemples : « La dame que nous avons écoutée. » (accord). « Elles ont omis une erreur. » (Pas d’accord). « Quelle erreur as-tu commise ? » (accord). « Les quatre heures que j’ai passé dans la circulation. » (Il n’y a pas d’accord ici car il s’agit d’un complément circonstanciel de temps sans préposition et non d’un COD.)

Lorsque le COD précédant le participe passé contient un adverbe de quantité, c’est le nom qui commande l’accord (sauf si le nom suit le participe).

Exemples : « Combien d’imprimantes as-tu vendues ce matin ? » (accord). « Combien as-tu vendu d’imprimantes ce matin ? » (pas d’accord)

 

5- L’accord des verbes pronominaux 

En règle générale, comme je venais de le dire plus haut, le participe passé conjugué avec le verbe être s’accorde en genre et en nombre avec le sujet. Il en va de même pour les verbes pronominaux, notamment lorsque le verbe a un sens passif ou bien qu’il n’existe pas sous une forme non pronominale.

Exemple : « Ces machines se sont bien vendues. » (forme passive). « Ces fillettes se sont bien lavées. »

 

Par contre, il existe deux cas dans lesquels les verbes pronominaux ne s’accordent pas :
– Lorsqu’il y a un complément d’objet direct (COD). On considère alors qu’être est employé pour avoir. On applique alors les règles d’accord avec l’auxiliaire avoir, c’est-à-dire que le participe passé s’accorde en genre et en nombre avec le COD si ce dernier précède le verbe.

Exemples : « Ils se sont lavé les mains. » (On peut se poser la question : Ils ont lavé quoi ?)
« Les monuments que la dame s’est achetés. » (Que est le COD et représente « les monuments », alors le participe passé s’accorde avec le COD)

– Lorsque le pronom réfléchi « se » est un complément d’objet indirect (COI) ou d’attribution.

Exemple : « Ces messieurs se sont parlé. » (On peut se poser la question : « Ils ont parlé à qui ? »). « Cette étudiante s’est offert des logiciels. » (Elle a offert des logiciels à qui ?)

 

Voilà, chers blogueurs, la première partie de votre tutoriel. J’espère  que vous saurez en faire bon usage. N’oubliez pas de lire la seconde partie.

 

Fabrice Larry Nouanga

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