J’accuse la banalisation de la nudité féminine au Cameroun

Article : J’accuse la banalisation de la nudité féminine au Cameroun
Crédit:
7 juillet 2021

J’accuse la banalisation de la nudité féminine au Cameroun

Avec la forte concurrence des réseaux sociaux et une augmentation de l’immortalité et de la perversité, dans un contexte saugrenue de dépravation dévergondée des mœurs, une vilaine tendance se dessine de plus en plus au Cameroun de nos jours : la banalisation de la nudité féminine.

Faut-il le rappeler ? L’exhibition sexuelle et nudiste, est un délit moral et un outrage public à la pudeur. Il fait même partie des agressions sexuelles.

Malheureusement au Cameroun, il y a une telle surenchère de cette nudité féminine, orchestrée par un peuple de voyeurs et voyeuses, excité par des orgies et des gougies.

C’est vrai qu’il y avait déjà de la nudité féminine à la télévision avant l’avènement des réseaux sociaux, bien entendu, mais autant qu’aujourd’hui? J’en doute fortement.

Trois faits divers majeurs ont accentué ce voyeurisme voyou à prendre plaisir d’exposer expressément les femmes nues. L’affaire MCMgate où une jeune femme s’est retrouvée exposée toute nue sur les réseaux sociaux entrain d’être pelotée par des hommes dans un bureau. L’affaire d’une jeune dame, complètement humiliée et dévêtue à poils en plein air, pour être soupçonnée de vol. L’affaire d’une géante scène de partouze et d’orgies interceptée et stoppée net par des gendarmes dans un domicile.

Ces trois faits, récents, sans compter d’autres qui se sont multipliés au quotidien, dévoilent des scènes de nus de femmes devenues aussi banales que celles de repas. Une tendance franchement abjecte et ridicule, sachant ce que vaut le corps sacré, d’une femme en plus.

Voir une femme se balader à poils au centre du plan, que ce soit pour une scène sexuelle ou tout simplement une scène d’ambiance, est devenu une occurrence courante. Cette pratique semble être l’apogée d’une norme.
Et sans dire que la nudité féminine me dérange? Non! J’en cherche juste encore l’utilité avec ce genre d’utilisation.

Elle ne choque plus vraiment les gens car l’idée pour ceux qui l’exposent, étant d’exploiter la sexualité de l’auditoire pour le garder autant qu’on veut, devant les téléphones et faire du buzz.

En effet, les conséquences débiles de telles atrocités morales et éthiques liées à cette exhibition sexuelle banale de la nudité féminine, sont si importantes en ce qui concerne la perception de la femme ainsi exposée. Sa propre perception d’elle même est bafouée. Elle va généralement s’accabler de honte et penser qu’elle a commis un acte abominable. L’honneur de sa famille aussi prend un coup ; une famille dont elle va redouter la réaction et la peur que son conjoint l’abandonne et que le reste de sa famille l’exclut. Puis, il y a cette crainte morbide que cela s’ébruite dans la communauté et encore plus dans l’entourage professionnel. Et enfin, la peur aiguë d’avoir ensuite une étiquette moribonde et perverse collée au dos, pour le reste de sa vie.

Il faut le dire, dans toutes les cultures, malgré l’apparition ponctuelle de certains groupes libertaires tels que les hippies et les amateurs de naturisme, une certaine pudeur est de rigueur. D’ailleurs, même au sein de ces groupes, la nudité féminine n’est pas une forme d’exhibitionnisme et le regard respectueux des autres revêt une importance capitale.

La nudité féminine doit être éducative et permettre une meilleure estime de soi, un meilleur respect des differences, une approche plus saine de la sexualité, une sensibilisation plus grande à la nature.

Alors si on l’utilise pour faire du « buzz » et rincer ses yeux, tant pis pour la clochardisation de la morale publique qui en prend fatalement et cruellement un coup.

Il est temps d’arrêter une telle animalisation de la femme et des valeurs. Il est urgent de stopper une telle chosification du corps féminin. Il est plus que nécessaire de mettre fin à une telle bêtisation de nos filles, sœurs, mamans, voisines et semblables.

Voilà pourquoi j’accuse la triste banalisation de la nudité féminine. Le corps féminin doit rester éternellement sacré. Il incarne toute l’humanité.

Fabrice Nouanga

Partagez

Commentaires