Cameroun : quand l’homosexualité croise l’homophobie

Article : Cameroun : quand l’homosexualité croise l’homophobie
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9 août 2021

Cameroun : quand l’homosexualité croise l’homophobie

Ce dimanche 8 août, un homme transgenre camerounais, connu sous le pseudonyme de Shakiro, s’est fait copieusement molesté par des jeunes en furie en raison de son orientation sexuelle. Il a subi des coups violents et serait en ce moment hospitalisé. Notons, qu’il y a quelques mois, le même Shakiro avait fait la prison pour s’être exhibé avec son partenaire publiquement. Heureusement, par les soins de son avocate Maître Alice Kom, il avait été libéré.

Shakiro se faisant molester par ses ravisseurs. Crédit photo : page Facebook Shakiro

Alors, je dis non à toute violence homophobe et à l’homophobie au Cameroun.

Ce qui s’est passé ce samedi est extrême. Condamnons la pratique homosexuelle au Cameroun mais ne soyons pas homophobes.

Je continue à penser que personne n’a de problème avec Shakiro et son orientation sexuelle. Ce qui choque les Camerounais, c’est certainement cet exhibitionnisme à outrance de Shakiro dans les rues et en public, dans l’intention avouée de défier. Et surtout, dans un pays où la loi est formelle et condamne cette pratique fermement.

Je suis contre la violence et toutes les discriminations humaines, certes. Avec toute mon énergie, je condamne donc fermement cette façon de traiter un être humain et de l’humilier. L’autorité judiciaire seule a le droit de punir. Nous ne sommes pas des justiciers.

Chacun est libre de choisir ses orientations sexuelles mais personne n’est libre de les vulgariser, d’accord. Mais on ne peut décider ainsi de lapider un être humain à cause de son penchant sexuel. Je dis non !

Tant que la pratique homosexuelle restera dans le cadre privé, ça ne devrait pas faire du grabuge.

Ce qui dérange vraiment, à mon avis, c’est de sortir ces pratiques des chambres pour les exposer dans les rues, dans une société qui les réprime.

Voilà tout le combat contre Shakiro. Rien d’autre. Son orientation sexuelle ne regarde que lui et il peut coucher avec qui il veut, en privé. Mais faire autant de tapage médiatique et envahir les réseaux sociaux pour interpeller les personnes avec qui il a eu des rapprochements et des affinités sexuelles, au point de les menacer et leur faire du chantage, prouve qu’il n’a pas d’estime pour sa propre vie. Ce qui s’est passé ce samedi, peut connoter une tentative d’intimidation de ces partenaires sexuels aussi.

On ne choisit pas d’être transgenre. Mais on peut délibérément choisir de vivre cette situation en privé.

Au Cameroun, l’homosexualité doit être bannie en public certes. Il faudrait vraiment que les Camerounais cessent d’être homophobes. Qu’ils cessent d’infliger aux homosexuels une telle violence morale et physique. Qu’ils apprennent à les accepter.

L’homosexualité n’est pas un passeport vers l’enfer. J’accuse donc toutes ces barbaries et ces violences homophobes. Et j’invite surtout les homosexuels à plus de discrétion, car au Cameroun la loi est si dure. Il faut donc la respecter.

Vivement une société camerounaise plus tolérante et indulgente.

Fabrice Nouanga

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Commentaires

alinor
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homosexualité est bien un passeport vers l'enfer