Au Cameroun, les femmes sont des objets sexuels

Article : Au Cameroun, les femmes sont des objets sexuels
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31 mai 2016

Au Cameroun, les femmes sont des objets sexuels

 

Vendredi dernier, en rentrant du boulot, deux de mes collègues et moi nous sommes retrouvés dans un « tourne dos » du coin, non loin de nos bureaux. Et pendant que nous dégustions notre purée d’avocat, n’est-ce pas voilà un des collègues qui nous révèle avec un de ces larges sourires, qu’il a finalement pu « ngass » la nouvelle « go des ways» qui venait d’être affectée chez nous non! Il se vantait tellement d’avoir goûté le premier quoi ! Une victoire.
Et pendant qu’il nous racontait ses prouesses libidineuses,  je leur annonçai alors, que j’avais en fait déjà «coupé» la même nga avant lui hein. Donc…

Nous plongeâmes alors avec de grands rires dans les commentaires que tous les gars kamers aiment: les affaires de «piment», de sexe avec les femmes en fait…

Nous les gars kamers nous sommes quand même forts ! Notre travail consiste donc à « couper » les femmes comme des objets quoi.

 

Un homme et une femme après un rapport sexuel...mal achevé
Un homme et une femme après un rapport sexuel…mal achevé

Mais, pendant que nous savourions ces «victoires» sexuelles, mon second collègue étonné et dégoûté nous a sincèrement demandé, pourquoi nous les hommes, nous plaisons nous autant à traiter nos pauvres sœurs comme des objets sexuels. Pourquoi même?
Finalement, quelle est la finalité de l’existence des femmes au Cameroun? Donc les femmes ont été créées et sont simplement nées pour être éternellement au service sexuel des hommes quoi. Hein?
C’est quand même grave et étonnant que les hommes vivent avec les femmes, comme si dans notre pantalon, ce que nous avons en bas là dans nos braguettes, n’est pas un organe reproducteur, mais un fouet. Que dis-je? Une « baramine », qui n’a pour seul rôle que de « traumatiser » sexuellement les femmes. Pourquoi les hommes sont-ils autant obsédés, pervers, vicieux et ne cherchent les femmes que pour les «baiser» ? On nous a fait ça au village?

ILS TRAITENT LES FEMMES COMME DES OBJETS, CARRÉMENT…

C’est même quoi ces hommes, qui, dès qu’ils rencontrent une femme, ne cherchent même pas à connaitre son prénom, là où elle habite, ce qu’elle recherche, où elle va, ce qu’elle veut, son passé, son humeur, ses problèmes, ses projets…mais lui exigent les heures qui viennent, et parfois même là là là, d’aller directement l’abattre sur le premier lit disponible. Un peu comme une chienne en chaleur et en « jachère ». Donc quand on les voit partout là dehors, les femmes sont tellement en quête d’un gros et dur «fouet» mou pour s’envoyer en l’air à temps et à contre temp alors. C’est ça? Elles ne vivent donc que pour ça là? Hein les gars?

Voilà pourquoi vous allez alors voir des hommes, qui, dès le premier pot avec une femme qu’ils draguent, lui imposent deux, trois, voire quatre bières hein, et ce sans doute, pour bien la saouler et l’exciter. Pendant ce temps,  eux mêmes croquent des bita kola et autres écorces pour bien « démarrer »,  puis boivent des grandes Guiness pour mieux résister. Tout ceci dans l’espoir unique que dans les minutes qui vont suivre, leur objet sexuel va passer à l’abattoir. Yeuch!

À observer la vie de beaucoup d’hommes, je pense finalement que pour nous, les femmes sont nées et sont faites pour le sexe. Ben oui ! Sinon, sincèrement, comment comprendre que de statut d’être humain, les femmes soient curieusement devenues des « objets à main »? Que dis-je? Des objets sexuels tout court.
D’ailleurs, les gars ont inventé tous les verbes insalubres et salissants pour designer leurs pratiques libidineuses et malséantes sur les femmes. De ces mots intolérables, piteux et cyniques qu’ils prononcent au quotidien, au point de se demander si c’est toujours pour des êtres humains qu’ils les utilisent.

On entendra alors, (excusez du peu pour les âmes sensibles) : « baiser », « piner », «nyass», « mbinda », « fouetter », «cogner», « donner les lass », « tchouquer le derrière », « ouvrir les fesses », «taner», «écraser le pistache», «manger le piment», « couper les bêtises»… Que de grossièretés mon Dieu! Que d’insanités ! Que d’injures ! Tout ça, juste pour exprimer le fait de coucher avec une femme? Est-ce une ordure massa?
Les plus polis utilisent encore « faire l’amour »! Mais combien donc ? Il faut alors écouter nos commentaires dans les bars et dans la rue.

Morceaux choisis : « Gars, tu as finalement fouetté la nga là ? » ; « Moi j’ai nyass la mienne tout à l’heure » ; « N’est-ce pas que j’ai finalement mbinda la grosse là hier. » ; « Moi je vais piner la mienne demain » ; « dis donc, j’ai écrasé le pistache de la gringalet là hier jusqu’à. » ; « N’est-ce pas la waka là m’a finalement livré son piment !… »

Eh oui, voilà au quotidien, ce à quoi sont réduites les femmes par les hommes ! De vrais objets sexuels! Des toutous de plaisir, des machins, des choses, des tams-tams sexuels, tout simplement!!!

Un homme et une femme qui s'embrassent au lit
Un homme et une femme qui s’embrassent au lit

Sincèrement, la sexualité des hommes, je la considère donc comme une pathologie. Oui nous sommes malades !!! Parce qu’à nous voir se démener pour prendre notre pied, vous aurez pitié de nous. Il faut alors voir quand celui là, veut déjà « nyass » une femme ! C’est le spectacle ! Il devient tout malheureux ; il bave comme un chien et utilise alors toutes les stratégies pour convaincre la proie sexuelle.

C’est l’inspiration poétique que vous voulez entendre ? C’est le romantisme sexuel que vous voulez écouter? Ce sont les acrobaties érotiques que vous voulez voir ? Vous verrez alors comment un homme supplie ; se met à genoux ; rampe, s’enroule au sol, pleure même hein ! Tout ça pour les «fesses» comme nous mêmes aimons appeler le sexe des femmes!
Et généralement, après avoir supplié sans succès, et que malgré tout, ça ne marche pas, il faut alors nous voir, tous confus et aigris. Comme si, sans le sexe les hommes ne valent plus rien et ne peuvent plus exister. Bon, apparemment, tant qu’ils n’ont pas pu insérer leur « fouet » mou, bien « tendu » dans le vagin de la pauvre femme, qu’ils appellent affectueusement mais maladroitement «trou», jamais ils ne cesseront de gesticuler et de s’agiter autour d’elle comme des abeilles autour du miel. Ils deviennent alors dans de telles situations, très nerveux, agressifs, insolents, malséants; et commencent même à détester la pauvre barreuse de sexe, comme si « barrer » un gars et préserver son «piment», était un crime contre l’humanité !

MAIS LA FAUTE SURTOUT A VOUS AUSSI, MESDAMES

Ah oui, vous aussi mesdames, êtes-vous obligées de céder ? Hein ? Les hommes vous mettent-ils les cordes au cou ? Vous attachent-ils ? Vous violent-ils ? Pourquoi les femmes doivent-elles toujours accepter ces exigences incongrues et ces caprices sexuels des hommes? Alors je dis mesdames, vous êtes par ricochet vous mêmes les premières responsables de ces bassesses masculines et de ces traitements malsains.
Sinon, comment comprendre que toutes les femmes, des plus jeunes aux plus vieilles, des riches aux pauvres, des brunes aux noires, des intellectuelles aux illettrées, oui, comment comprendre que toutes les femmes, ne cessent de se comporter au jour le jour, comme si plaire aux hommes et les séduire pour le lit, était leur fonction première dans notre pays dis donc?
J’observe souvent les femmes quand elles sortent de chez elles. J’observe leur habillement, leur maquillage, leur démarche, leurs manières…J’imagine tout ce temps qu’elles prennent pour se maquiller, se coiffer, se vêtir, se oindre, se parfumer…Toutes ces heures qu’elles prennent pour se pomponer devant leur maître, le miroir…juste pour plaire aux hommes et passer dans leur lit.

Et comment s’étonner mesdames, que ces hommes là ne vous prennent carrément pas donc comme des paquets de viande hachée qu’ils ne se gênent pas de siffler impoliment, avec un de ces mépris sans pareil et à tue-tête comme des maîtres à leurs chiennes: «psiiiiiiiiiit ; psiiiiiiiiit ». Et curieusement, c’est souvent à ce moment là qu’elles se retournent et balancent alors même encore bien leurs fesses dans la rue, pour justement bien nous attirer, comme des mouches en quête de saveur. Yeuch !

Couple de jeunes amoureux
Couple de jeunes amoureux

J’imagine tous les jours, avec grande peine, le calvaire de celles qui ont été dotées si chères et se sont mariées. Ah yaaaah! Outre les humiliations quotidiennes, elles doivent subir en plus, des graves violences physiques, verbales et morales, juste pour… le sexe.

Et d’ailleurs, elles n’ont pas le choix hein. Quand on est dotée et mariée au Cameroun, on doit « libérer »  quand monsieur veut. C’est comme ça ! Tout supporter ! Sinon, basta ! Eh oui.
Tellement que ces femmes elles aussi en viennent à ne respirer et à ne vivre que pour ce mariage…sexuel qu’elles finissent par y prendre goût. Et finalement, c’est dans cette quête sauvage du mariage à tous prix, qu’elles finissent par se chosifier…sexuellement, s’instrumentaliser à travers tous les artifices qu’elles mettent en œuvre pour atteindre ce but ultime: boire le sexe à la coupe de leur maître, l’homme. Pathétique tout ça.

Cette indélicatesse et cette « méchanceté » des hommes, gloutonnement affamés de sexe, a fini par transformer les femmes en de véritables objets sexuels. Tel est leur destin. Et beaucoup de femmes ont fini par l’assumer sans broncher. Triste !
Pendant que mon collègue et moi celebrions donc nos prouesses en décrivant au détail près les positions insolites prises avec la « go de ways» lors du match, voilà brusquement qu’elle est apparue derrière nous, ayant suivi sans doute tout notre kongossa sur elle. Nous sommes tous restés bouches bées. Elle nous a juste salués timidement et est tout de suite repartie, le visage pâle. D’ailleurs, depuis deux jours, elle n’est toujours pas revenue au bureau.
Ah, nous les hommes, pour du sexe, nous chosifions autant les femmes et détruisons parfois leurs vies.

Vivement qu’un jour au Cameroun, le rapport sexuel entre un homme et une femme se fasse dans le respect total de la femme et que celle-ci soit enfin prise par l’homme, non plus comme un objet de plaisir, mais comme un véritable partenaire sexuel.

 

Au MBOA, nous sommes vraiment formidables…

Fabrice NOUANGA
Contact WhatsApp : +237-694-658-721

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Commentaires

Ecclésiaste Deudjui
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Cool. Mais toi-même tu es monté sur ta nouvelle collègue pourquoi ?

Fabrice NOUANGA
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Je suis moi aussi kamer non mon cher Ecclésiaste. Mais à partir de maintenant, j'ai changé rassure toi.

Belizem
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Que la femme soit prise tout court. .

Fabrice NOUANGA
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Elle l'est déjà Beli. Triste.

Ivo Dicarlo
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Juste n'importe quoi, certains de ces kamers là. C'est quoi ces formes de considérations loufoques ? Merci l'ami pour cet éclairage.

Fabrice NOUANGA
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Il fallait bien que j'en parle cher Ivo. J'avais un peu marre de voir ainsi les femmes traitées comme des objets sexuels. Comme si leur rôle sur cette terre était de venir accomplir ces désirs malsains des hommes, leurs maîtres.

Ivo Dicarlo
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Merci pour cet éveil.

Fabrice NOUANGA
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Je t'en prie. Ma part de petite contribution pour le changement de nos attitudes...À mardi pour le prochain billet