Discours de haine au Cameroun : la côte d’alerte

Article : Discours de haine au Cameroun : la côte d’alerte
Crédit:
23 mai 2023

Discours de haine au Cameroun : la côte d’alerte

Les discours de haine sont malheureusement une réalité dans de nombreux pays, y compris le Cameroun. Dans cet article, je vais examiner les types de discours de haine répandus au Cameroun, leur impact sur la population, les causes sous-jacentes, les efforts actuels pour y faire face, ainsi que les défis que nous devrons relever à l’avenir.

Plusieurs types de discours de haine sont répandus au Cameroun, comme ailleurs. Les plus flagrants sont :

Les discours ethnocentriques. Ces discours qui tentent de glorifier une ethnie particulière au détriment des autres. On entendra alors que tel tribu X est plus intelligente que telle tribu Y.

A cela s’ajoutent d’autres discours de rejet de l’autre. Tous ces discours visent à dénigrer une population particulière en raison de ses différences culturelles, religieuses ou autres…

Certains discours incitent clairement à la violence. Comme pour les disours de haine, ce type de discours encourage la violence contre une population particulière ou cible des individus en fonction de leur appartenance à un groupe. Certains type de discours qui incitent à la violence sont souvent liés à de discrimination sexuelle, ils visent particulièrement les femmes et les personnes LGBTQ+.

Manifestation contre les discours de haine. Crédit photo : victoria Pickering via Flickr CC.

On le voit donc, l’impact des discours de haine sur les populations, notamment la population camerounaise, est inquiétante. Les discours de haine contribuent à fragmenter la société en groupes opposés, ce qui peut conduire à la violence entre les différentes communautés. Ils créent une division énorme parmi les tribus.

Bien plus, on constate un traumatisme aiguë lié à ces discours car ces discours de haine ont des répercussions émotionnelles et psychologiques négatives sur les victimes directes et indirectes, en particulier les enfants qui sont témoins de ces balivernes.

Les discours de haine favorisent un climat d’intolérance et de peur qui peut conduire à la marginalisation et à l’exclusion de certaines populations. Ils menacent la paix et la sécurité du Cameroun. Ici comme ailleurs, ces discours de haine peuvent miner la paix et la sécurité nationale, ce qui rend difficile la construction d’une Nation prospère.

Image crmgucd via Flicr CC

D’où viennent donc ces discours de haine ? Quelles peuvent être les causes sous-jacentes des discours de haine ?

On notera d’abord des facteurs socio-économiques liés au chômage, la pauvreté, la corruption et les inégalités. Ces facteurs contribuent à la propagation des discours de haine.

À ces facteurs, on peut aussi ajouter la manipulation politique. En effet, les politiciens, les candidats et les partis politiques utilisent souvent les discours de haine pour gagner des élections ou pour renforcer leur pouvoir. Eh Oui…

Bien plus, l’anarchie régulatoire au Cameroun et l’absence criarde réglementation sur les médias sociaux favorise la propagation des discours de haine sur ces plateformes.

Les réseaux sociaux sont devenus des tribunes d’expression et de propagande des discours de haine. Il ne se passe plus un jour sans lire ou écouter des vidéos virales qui stigmatisent une communauté au détriment d’une autre.

Un forum régional de formation contre les discours de haine au Cameroun. Crédit photo : Nations Unies au Cameroun

Est-ce que des solutions existent ? Oui!

Évidemment, l’espoir n’est pas perdu. Les efforts actuels pour contrer les discours de haine sont nombreux au Cameroun.

Tout commence par la sensibilisation. En fait, l’éducation et la sensibilisation sont des approches clés pour lutter contre les discours de haine. En renforçant la législation pour lutter contre les discours de haine, nos gouvernants pourraient éradiquer le mal. D’ailleurs des articles du code pénal camerounais punissent sévèrement les auteurs de ces discours de haine sur les réseaux sociaux.

On devrait également prôner la médiation. La médiation communautaire peut aider à promouvoir le dialogue et à résoudre les conflits interpersonnels avant qu’ils ne dégénèrent en conflits violents. L’empathie s’apprend, et selon certains experts ce serait la solution.

On le voit donc, les défis à venir sont nombreux. Le Cameroun devrait renforcer son intégration. Plus d »intégration dans les politiques et programmes nationaux et locaux pourrait aider à promouvoir l’inclusion et la participation des groupes marginalisés et des victimes de discours de haine dans les initiatives de prévention. De cette évaluation, on pourrait développer des capacités nationales pour surveiller et évaluer la promotion des droits humains et des campagnes de prévention du discours de haine. Cela passe par la promotion et la participation des jeunes, de la société civile, des leaders religieux et des dirigeants traditionnels dans la lutte contre les discours de haine.

En conclusion, la lutte contre les discours de haine doit être une préoccupation collective. Les Camerounais doivent impérativement travailler ensemble pour promouvoir une culture de tolérance et de coexistence pacifique dans leur pays. Il est essentiel de continuer à sensibiliser les citoyens sur les dangers des discours de haine. En outre, la réglementation des médias sociaux est nécessaire pour réduire la propagation de ces discours toxiques. Afin de soutenir l’éradication des discours de haine, il est important d’organiser des ateliers de formation en médiation communautaire, de renforcer la législation existante et d’encourager une participation plus large de la population et de la société civile. Nous pouvons tous contribuer à promouvoir la paix et à lutter contre les discours de haine. Ensemble, nous pouvons construire un pays plus équitable et plus juste, fondé sur une culture de tolérance et de respect mutuel.

Fabrice Hervé Nouanga

Contact WhatsApp : +237677973149

Étiquettes
Partagez

Commentaires